Après avoir annoncé le mois dernier la sortie de son nouvel
album, Who The Power, prévue pour le 7 août sur Bella Union/[PIAS], et partagé
le clip du premier single ‘Atoms At Me’, Liela Moss dévoile un autre nouveau
titre, ‘Watching The Wolf’, l'un des nombreux titres marquants de l'album, accompagné
d'une lyric vidéo. Moss dit du morceau qu’il évoque : "Une rébellion menée
par des meutes de loups, qui rendent justice en attirant vers sa mort un
aspirant politicien narcissique et avide de pouvoir. Un conte populaire moderne
dont le méchant est un imposteur. Inutile en cas d’urgence et totalement
inepte, il ne se rend pas compte qu'il est méprisé par tant de gens, y compris
par les animaux eux-mêmes".

 

"Si vous voulez déconstruire la psyché moderne",
dit Liela Moss, "autant danser dessus." Sur son deuxième album, Who
the Power, Liela Moss s’essaie à cela, justement, avec toute la puissance
qu'appelle le titre de l’album. Après le très personnel My Name Is Safe in Your
Mouth sorti en 2018 - un premier album solo tantôt serein, tantôt orageux, sur
tous les fronts somptueux - Moss est entrée dans une période de profonde réflexion
créative et personnelle. À la sortie de celle-ci, elle a forgé un album intense
et dramatique, la force expressive de sa voix étant alimentée par le désir
urgent de s'interroger sur le rôle de l'individualité en ces temps difficiles.

 

Comme le dit Moss à propos de ce qu’elle a ressenti pendant
la préparation de l'album : "Faire de la musique pour le plaisir peut
parfois sembler narcissique et très représentatif de notre époque. Être
musicien et artiste de scène, c'est surtout projeter de l'énergie vers
l'extérieur, ce qui peut être une chose belle et puissante. J'ai vécu une bonne
partie de cela au cours des années précédentes et je voulais maintenant
explorer mes craintes de faire pencher la balance du côté opposé : pourquoi
devrais-je continuer à reproduire les habitudes narcissiques de notre
génération, désespérée d'être validée, désespérée d'avoir un espace, une
"plateforme" ?

 

Alors que Moss venait de devenir mère à une époque de
bouleversements écologiques et politiques, elle est entrée dans une période de
"quête de soi hardcore". Déterminée à éviter "le contenu pour le
contenu", l'intention de Moss était de purifier ses motivations à faire de
la musique. "Faire quelques démos pour justifier mon existence", dit-elle,
"n'était pas une option".

 

L’album commence par ‘Turn Your Back Around’, qui sonne
comme une lamentation nostalgique. Ou,

comme le dit Moss : "Une chanson pop sale, joyeuse,
triste, offerte en cadeau d'adieu à la Terre." ‘Watching the Wolf’ est une
autre chanson franche, son air sombre, presque gothique, portant un conte
populaire moderne sur des loups qui s’unissent pour déloger une personnalité
politique toxique. Une rage contrôlée se manifeste dans la voix de Moss, qui se
libère encore plus dans ‘Atoms at Me’, morceau dans lequel Moss lance un appel
à se libérer de l'appel à la consommation.

 

Ce sentiment de liberté se manifeste également dans le dynamisme
de l'album. ‘Always Sliding’ tire sa force de l'idée d'impermanence, de l'appel
à "continuer à chercher". ‘The Individual’ met en scène un récit à la
Paradise Lost sur une ligne de basse sulfureuse et des synthétiseurs à l'eau de
rose, tandis que le poignant ‘White Feather’ est porté par des synthétiseurs
gracieux et une mélodie infectieuse. 

 

Ailleurs, l'élégance lunatique de ‘Battlefield’ et le
plaidoyer meurtri de ‘Nummah’ comptent parmi les meilleures performances
vocales de Moss. ‘Suako’ encourage celui qui l’écoute à repartir à zéro, tandis
que ‘Stolen Careful’ permet à l'album de se terminer sur une note palpable
d’espoir.

 

Comme pour
l’acclamé My Name Is Safe in Your Mouth, Liela Moss a conçu Who The Power près de
chez elle.
Travaillant à nouveau avec son partenaire/producteur Toby
Butler, Moss a écrit et enregistré l'album dans leur studio à Somerset, où ils
vivent avec leur enfant. La différence cette fois-ci, explique-t-elle, était un
désir de "créerquelque chose de plus urgent", qui a capturé un
sentiment de renouveau tout en transmettant un fort sentiment de désespoir face
à la culture moderne.

"Peut-être que cette énergie oscillante est mieux
exprimée musicalement par des machines. Nous avons passé une grande partie de
notre temps à jouer avec des synthés et des boîtes à rythmes d'époque, ce qui
nous a permis de construire une palette plus viscérale. Je voulais que l'album
transmette une profondeur de champ, qu'il soit multicouche tout en étant
simple".

 

Le résultat est un bond en avant audacieux pour l'une des
voix les plus magnétiques de l'alt-rock. Pendant 14 ans, le travail de Moss
avec le Duke Spirit (en pause) a été très varié, allant d’un riff-rock
bagarreur à des morceaux plus cinématographiques. Elle a collaboré avec UNKLE,
Nick Cave, Giorgio

Moroder et Lost Horizons. Liela Moss a également servi de
muse aux icônes de la mode Alexander McQueen et Phillip Lim, entre autres.

 

Si My Name Is Safe in Your Mouth nous a offert un très bel
aperçu des instincts de Moss, Who the Power réoriente et alimente ces
instincts, témoignant ainsi du potentiel d’une artiste à la fois réceptive et
consciente de son propre potentiel.