Le huitième album de Marissa Nadler, For My Crimes, est le son de la tourmente qui laisse place à la vérité. Les chansons confrontent la sombre réalisation que l’amour n’est peut-être pas suffisant à garder deux personnes ensemble séparées par la distance et des besoins qui diffèrent. En posant ces difficiles questions sur ses relations, Nadler s’est affirmée en tant que songwriter et vocaliste. L’album sort le 28 septembre via Bella Union/[PIAS].

Suite à la sortie acclamée de son album Strangers (2016), les relations de Nadler ont été mises à l’épreuve lorsqu’elle est partie en tournée. Elle a écrit, tout au long de 2017, sur cette tension et s’est retrouvée avec trois fois plus de chansons que nécessaires. Mais après avoir passé en revue les démos avec ses coproducteurs Justin Raisen et Lawrence Rothman, Nadler a écrit un paquet d’intenses nouvelles chansons la semaine précédant son arrivée au studio du Laurel Canyon de Rothman début janvier. Elle a considéré ceci comme un challenge, appliquer de nouvelles stratégies et structures pour produire une « slow music » qu’elle parfait année après année depuis 15 ans. De ce groupe de chansons sont extraits la quasi-totalité des singles de For My Crimes, une des marques les plus indélébiles de la carrière de Marissa Nadler.

Une puissante énergie féminine a défini l’enregistrement de ces chansons, renforçant ainsi leur intimité. Entre la fluidité de Rothman avec genre sexuel et genres musicaux (comme démontré sur son album The Book of Law) et la liste de collaborations réussies de Raisen avec des femmes fortes (Angel Olsen, Kim Gorden, Charli XCX), Nadler a pu explorer sans jugement en studio. A l’exception du saxophoniste Dana Colley (Morphine), tous ceux qui ont joué sur cet album sont des femmes d’un certain calibre et d’un style prononcé, dont bon nombre a déjà joué avec Nadler par le passé. En plus de la présence d’Angel Olsen et Kristin Kontrol, Sharon Van Etten chante en backup sur deux titres. Mary Lattimore joue de la harpe sur un morceau et la superbe multi-instrumentaliste expérimentale Janel Leppin est aux cordes tout au long de l’album.

Ces femmes et d’autres ont aidé à faire de For My Crimes un album aussi dynamique qu’intime mais c’est l’enivrante voix de Nadler, dépourvue de presque toute reverb, qui reste le centre de ces chansons. Plus que jamais, on peut entendre toute l’étendue de la gamme émotionnelle de ses performances. En tant que chanteuse, elle n’a jamais paru si confiante.