Produit par Mario Goossens, mixé par Greg Gordon, masterisé par Fred Kervorkian

BLACK BOX REVELATION 14-Apr.-2010 PARIS    POINT EPHEMERE
BLACK BOX REVELATION 16-Apr.-2010 BOURGES LE PRINTEMPS DE BOURGES
BLACK BOX REVELATION 17-Apr.-2010 LILLE    ZENITH

1er single "High On A Wire"

La magie du rock’n’roll – exactement comme dans la vie – réside dans le chemin plutôt que dans la destination ; et l’ascension effrénée du duo The Black Box Revelation (de Bruxelles, Belgique), qui l’emmène encore plus loin au pays enchanté du garage rock, est peut-être l’un des voyages les plus passionnants qui puisse exister. Il se pourrait bien que vous ayez récemment entendu parler de ce groupe formé de deux musiciens, Jan Paternoster (guitare et chant) et Dries Van Dijck, et de son premier album, Set Your Head On Fire. Pourtant, sans avoir besoin d’un bassiste ni avoir le temps de faire des compromis, le duo est déjà en train de se préparer pour les nouvelles aventures imaginaires qui l’attendent.

Au cours des deux années écoulées depuis la sortie de ce premier disque incendiaire, le duo a mené une campagne soutenue de tournées implacables sillonnant l’Europe et le Royaume-Uni. Elles lui ont amené de nouveaux fans et fait gagner du galon, les deux hommes développant leur son et se faisant de nouveaux amis en route.

Cheminer à travers l’Europe en jouant dans des salles de plus de 2000 places avec les Eagles Of Death Metal a endurci non seulement leur son, mais également leurs constitutions physiques. Et avec leurs propres concerts, donnés un peu partout en Belgique, en Allemagne et en Suisse, Jan explique, “nous avons réussi à toucher de nombreux publics différents et des gens qui ne nous connaissaient pas auparavant ; maintenant ils nous connaissent et ils connaissent nos chansons. Nous sommes prêts à leur faire entendre notre deuxième album.”

Les fans anglais seront enchantés par le peu de temps écoulé entre les deux disques. En fait, à domicile, les inconditionnels du groupe se régalent des merveilles de Set Your Head On Fire depuis maintenant deux ans. Mais l’immense Silver Threats reste fidèle à la tradition du duo consistant à faire les choses aussi vite et librement que le veulent les démons rock’n’roll qui habitent leurs âmes vêtues de cuir. Tout ceci imprègne également la musique d’une sombre férocité, qui taillade plus profond que la première fois, ce qui est largement dû aux deux années passées sur la route : pour se soulager de l’ennui de rejouer sans cesse les mêmes titres, ils essayaient de les interpréter différemment, ajoutant des pédales, de la distorsion, poussant ou retenant les chansons dans certaines directions. C’était à la fois une éducation et une évolution, au terme de laquelle ils étaient devenus – non pas tant un groupe différent qu’un groupe nettement plus avancé dans son voyage.

“Je n’avais pas nécessairement l’intention de faire ça avant d’écrire les chansons,” admet Jan, “mais pendant que j’écrivais, tout est devenu plus sombre, plus profond ou plus pur. Dans ma tête, j’avais la vision d’un album plus brut et plus bluesy, mais pas vraiment bluesy dans le sens classique, trop évident.”

Silver Threats a été enregistré en deux périodes intenses d’une semaine, à la mi-2009, aux légendaires Konk Studios de Londres. Le père fondateur des studios, Ray Davies, des Kinks, passait même de temps en temps, écoutant les bandes et donnant son approbation. En même temps, les fantômes des héros du rock surgis du passé de Konk servaient aussi à revitaliser encore un peu plus les projets de chansons de Jan. “Quand tu sais que tant d’autres grands groupes ont déjà enregistré dans la même pièce, peut-être que c’est juste psychologique, mais je pense que ça aide.”

Le résultat est une sorte de révélation, exploitant la veine d’une sombre musique psychédélique et d’un blues dynamique, pour obtenir un son qui reste frais et palpitant.

Tout d’abord, il y a ‘Do I Know You?’, une bonne dose de garage débridé et bourdonnant reprenant le fil du premier album, c'est-à-dire réussir à extraire un psychodrame des situations les plus banales. En surface, ça parle d’une situation courante et socialement gênante : rencontrer quelqu’un qui vous salue avec enthousiasme, comme un vieil ami, sans que vous ayez la moindre idée de qui il peut bien être. Peut-être est-ce dû au style de vie d’un groupe en tournée, mais au fur et à mesure que la chanson se développe en un vrai broyage à la Led Zep, cette situation se met de plus en plus à ressembler à une sorte de question existentielle au sujet de la vie et de la mort.

Bien sûr, avec ce tempérament musical plus sombre, arrivent également quelques thèmes mythiques. Le final épique de 9 minutes, ‘Here Comes The Kick’, a été inspiré par The Stormhunter (le chasseur de tempêtes), un personnage culte qui court après les événements météorologiques extrêmes sans guère se préoccuper de sa propre sécurité. Jan explique: “Comme le chasseur de tempêtes, la chanson suit l’orage, veut l’attraper et l’observer en étant le plus près possible de lui. La guitare et le delay sont énormes, psychédéliques, d’une façon dangereuse, menaçante. Puis arrivent les refrains… c’est là que le tonnerre éclate.”

Ailleurs, ils montrent qu’ils peuvent se dénuder à nouveau pour exhiber un cœur qui bat, comme sur ‘Our Town Has Changed For Years Now’, écrit et enregistré sous l’influence du classique récemment redécouvert de Beck, One Foot In The Grave. Il ne s’agit pas d’un traité sur la planification urbaine belge, mais plutôt d’une méditation abstraite sur les incertitudes de trouver sa place dans le monde quand on est encore un jeune homme.

Pourtant, le clou de l’album pourrait tout simplement bien être le bringuebalant ‘Where Has All This Mess Begun’ – c’est certainement pour Jan le morceau qui résume le mieux ce qu’ils s’efforcent de faire. “Cette chanson montre tout ce qui habite The Black Box Revelation. C’est le morceau qui représente vraiment l’esprit de l’album. Elle est quasiment venue toute seule, de façon beaucoup plus sombre, mais avec ces guitares réellement accrocheuses et entraînantes. Je voulais combiner les jeux de guitare lead et rythmique, encore plus que sur le premier album. Sur ce titre, il s’agit d’une guitare lead, jouée dans un style de guitare rythmique. Et puis, la structure de la chanson est aussi, à mon avis, très originale, si on la compare au premier album qui tenait beaucoup plus du simple garage rock.”

Le titre (menaces argentées), à propos, provient d’un vers de la chanson ‘You Better Get In Touch With The Devil’. Jan se transforme en un habile linguiste, déformant l’expression ‘silver threads’ (fils d’argent) en un motif ‘argenté’ qui se retrouve mentionné à de nombreuses reprises tout au long des onze chansons, des éclairs dans le ciel de la chanson sur le stormhunter aux écrans de cinéma de l’hymne à la jeunesse, ‘Run Wild’, en passant par le couteau à cran d’arrêt présent dans ‘5 O’Clock Turn Back The Time’ qui est, selon Jan, “une chanson au deuxième degré à propos d’un serial killer.”

Conçues ensemble, au milieu d’une tempête de feu de rock’n’roll classique, les chansons montrent un groupe arrivé à une étape cruciale et explosive de son évolution, bougeant constamment et évoluant à une telle vitesse que l’on peut sentir l’électricité statique qui s’en dégage.

La réponse, pour Jan, est aussi simple que la question : pourquoi les gens ont-ils besoin de The Black Box Revelation dans leurs vies ? “Il devrait y avoir plus de groupes de rock’n’roll bluesy,” explique-t-il. “Les gens ont besoin de ce genre de musique, simple et honnête ! Il y a quelques semaines, quelqu’un est venu nous remercier. Il avait traversé une période difficile et il disait que notre musique l’avait aidé à y faire face ; ça l’avait rendu heureux et lui avait donné beaucoup d’énergie. ENERGIE, c’est notre mot-clé. Venez nous voir jouer sur scène et vous sentirez ce que cette énergie signifie. Plus besoin de barres énergétiques – nous sommes là pour vous !”