Electro ? Indie-rock ? A moins qu'il ne s'agisse tout simplement de pop. Les amateurs d'étiquetage musical n'ont pas fini de disserter sur le cas We Are Enfant Terrible. Originaire de Lille, le trio partage une passion commune pour la mode, les jeux vidéos et la musique. Un univers de teenagers que l'on retrouve dans leurs compositions où s'agrègent guitare, batterie et authentiques sonorités « Game Boy ». En deux ans d'existence, We Are Enfant Terrible a déjà séduit une tripotée de fans des deux côtés de l'Atlantique. Et le meilleur reste sans doute à venir. Après leur récent EP « Wild Fish » et son imparable single « Flesh 'n' blood Kids », le trio sortira en effet son premier album début avril chez Last Gang Records : « Explicit Pictures ».

Comme toutes les bonnes histoires, celle de We Are Enfant Terrible commence sur les bancs de l'école. Chanteuse et clavieriste, Clo Floret y rencontre Thomas Fourny, guitariste esseulé depuis la séparation de son groupe. Les deux camarades s'essayent à l'écriture. « Thomas m'a fait chanter sur une de ses chansons parce qu'il trouvait que j'écrivais de bonnes paroles » raconte Clo. Rapidement, le duo devient trio avec l'arrivée de Cyril Debarge. Batteur sauvage, le garçon est déjà connu du landerneau rock lillois pour son projet solo Funky Fingers, hommage électro-foutraque à la légendaire « Game Boy » de Nintendo. Dès ses premières compositions, le trio lillois emprunte au punk, à l'indie-rock, et bien sûr à l'électro, sonorités 8-bits oblige. « Nous n'avons pas choisi d'aimer ce son, nous avons grandi avec. De 6 à 12 ans, la seule musique que nous écoutions était celle des jeux vidéos » explique Cyril. Témoin de cette enfance vidéo ludique, We Are Enfant Terrible avance tel un fantasme geek dans lequel New Order séquestrerait Crystal Castles, The Ting Tings et les Pixies dans un boîtier de console de jeux. Toujours en anglais dans le texte. « Mozart a été invité à écrire des opéras en allemand, il a refusé parce qu'il pensait que les opéras devaient être interprétés en italien raconte Thomas. C'est la même chose pour nous. Nous n'avons rien contre la chanson français mais pour nous le français ne sonne pas assez pop ».

Porté par la sortie en 2008 d'un premier EP « Thanks For The Fish », We Are Enfant Terrible commence curieusement sa carrière scénique par une tournée en Chine. Une belle occasion de forger l'esprit de groupe autour de douteuses spécialités culinaires locales : oiseaux, serpents et autres tortues. Depuis ce périple initiatique, le trio a pu goûter à d'autres tambouilles lors de ses concerts à Berlin, Londres, New York ou Paris.
Les lillois inscrivant également leur nom à rallonge sur les affiches du Montreux Jazz et des Eurockéennes de Belfort. Le début de l'embourgeoisement ? Certainement pas. « Nous sommes en permanence à la recherche de nouveaux procédés pour créer des chansons explique Thomas. Nous voulons vraiment conserver ce plaisir de la création. »
Aucun doute, les We Are Enfant Terrible n'ont pas fini de résister aux étiquettes.